Il y a quelques semaines j’ai retrouvé lors d’un dîner un ancien ami d’enfance. Nous nous étions complètement perdus de vus et cette rencontre a été riche en émotion !
Nous nous sommes raconté nos vies : les déménagements, le travail, nos ados …
Il m’a retracé l’histoire de la création de son entreprise il y a un peu plus de 10 ans. Un super projet, une belle entreprise de service, il a maintenant plus de quinze salariés : quelle belle réussite ! J’étais sincèrement fière et heureuse pour lui de ce succès.
Et pourtant …
Pourtant, au fur et à mesure de notre discussion, j’ai découvert une toute autre réalité.
Mon ami a travaillé très dur pour en arriver là. Il y a investi tout son temps et son énergie.
Derrière cette réussite professionnelle indéniable, peu à peu mon ami d’enfance a commencé à me parler de son sentiment de se battre sur tous les fronts, de parfois travailler comme un fou pour des résultats décevants. Il culpabilise souvent de ne pas passer assez de temps avec ses ados et avec son épouse. Il apprécie chacun de ses collaborateurs mais il est souvent déçu de les voir se renvoyer la balle au lieu de se battre pour régler les problèmes. Il est exaspéré par quelques collaborateurs qui se sont enfermés dans des routines alors qu’elles ne sont plus du tout adaptées aux besoins des clients … et encore plus exaspéré de ne pas réussir à les faire changer. Et, cerise sur le gâteau, il aimerait être plus vertueux pour l’environnement mais il ne trouve ni l’énergie ni le temps pour réfléchir à ce sujet.
Bien sûr, il m’a parlé de la crise du Covid, et maintenant celle de la pénurie de main d’œuvre, mais il a le sentiment que son problème est plus profond, que c’est sa manière de diriger son entreprise qui cloche.
J’ai fini par comprendre que mon ami d’enfance était fatigué et finalement plein de doutes sur la poursuite de sa belle entreprise.
J’ai été très touchée par ses confidences alors j’ai commencé par écouter et me taire, honorée de la confiance qu’il m’accordait en me partageant son désarroi. Et puis, j’ai osé lui partager mon expérience. Lui raconter que j’ai la chance de côtoyer des dirigeants de PME qui ont l’air bien dans leur baskets.
Des dirigeants plein d’énergie pour monter toujours de nouveaux projets, et surtout qui ont la pêche et ça se sent. Parmi eux, certains trouvent même le temps de développer en parallèle une deuxième entreprise, ou de s’investir dans du bénévolat, ou encore de consacrer une après-midi par semaine à leurs enfants.
J’ai pu constater que ces dirigeants pouvaient compter sur leurs équipes pour traiter en toute autonomie les problèmes du quotidien, pour prendre même des initiatives pour développer le business ou améliorer la productivité.
Quel est le point commun entre ces dirigeants de PME ? Partagent-ils un précieux secret ? J’ai la conviction que leur trait commun est qu’ils appuient toutes leurs actions et leurs décisions sur un système, un modèle de pensée qui est pour eux un repère dans leurs actions, qui guide l’ensemble de leur stratégie, un cadre de référence qui oriente 100% de leurs décisions.
Ils ont abandonné l’idée de contrôler ce que font leurs équipes, mais au contraire ils cherchent constamment à « se mettre dans les baskets » de chaque collaborateur, un par un, pour toujours mieux comprendre comment ils peuvent faciliter leur travail. Ils passent très peu de temps à « diriger » leurs équipes, mais ils consacrent chaque jour du temps à mieux comprendre comment chaque collaborateur réfléchit à son propre travail. Ils découvrent avec eux, jour après jour, semaine après semaine, comment mieux collaborer et développer plus de valeur pour l’entreprise, en y consacrant moins de temps.
Ce cadre de référence qui change tout … certains l’appellent TPS, d’autre Lean management.
J’ai proposé à mon ami de découvrir ce système et il a semblé intéressé. Pour commencer, je lui ai suggéré de regarder cette vidéo, une des premières qui m’a fait découvrir ce système de pensée : Repenser l’entreprise avec la vision Lean par Michael Ballé – YouTube
J’espère sincèrement que notre conversation aura semé une petite graine et lui donnera envie de creuser le sujet. J’espère surtout que mon ami d’enfance retrouvera le plaisir de développer son business et de prendre le temps pour tous les petits bonheurs de la vie en dehors de son entreprise.