Le #Lean, un espoir pour le #Green ?

Pour prendre conscience des enjeux climatiques, nous avons besoin de lanceurs d’alertes. Mais pour ne pas sombrer dans le « désespoir climatique », nous avons besoin aussi de « lanceurs d’avenirs ». Au sein de la Communauté Lean and Green, nous pensons que le Lean est une réponse concrète, exigeante mais accessible, pour réduire l’impact des entreprises sur le climat. C’est pourquoi nous souhaitons promouvoir  l’expérience de patrons qui, en s’appuyant sur le Lean, obtiennent des progrès environnementaux réels et durables.

Cet article est le premier d’une série consacrée aux entreprises qui ont engagé des démarches Lean and Green.

Paris Ouest Construction, quand un dirigeant engage son entreprise dans le Lean and Green et obtient des résultats … inespérés

Le 16 Juillet 2019 est un grand jour pour l’entreprise familiale Paris-Ouest Construction : les résultats du Bilan Carbone® de l’entreprise viennent de tomber et pour la première fois en 10 ans, ils sont à l’équilibre. Pour Jean-Baptiste Bouthillon, Président de cette entreprise générale de bâtiment qui construits des logements en Ile-de-France, c’est une grande satisfaction.

 « Ce résultat était inespéré il y a 10 ans. Il marque une étape, et nous pousse à poursuivre nos efforts pour pérenniser cette avancée »

Quand Jean-Baptiste Bouthillon en a pris la direction en 2009, il a immédiatement engagé son entreprise dans une démarche Lean and Green, avec pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de ses chantiers de construction et de rénovation. Son angle d’attaque : appliquer les méthodes de résolution de problème, qui sont le cœur du Lean, sur le problème des émissions.

En tant que patron Lean, il savait que pour résoudre un problème, il faut commencer par le comprendre. Il existait bien des initiatives, locales, dans l’entreprise, pour essayer de limiter l’impact de telle et telle activité, mais la question était :

  • Où devons-nous concentrer nos efforts ?
  • Comment savoir si ce que nous expérimentons est réellement efficace ?
  • Quelles sont nos activités à plus fort impact environnemental ?

 Pour comprendre un problème, il faut commencer par décrire la situation actuelle : ne pas hésiter à « aller voir sur le terrain », pour comprendre en profondeur ce qui, dans nos activités, génère le plus d’émissions. Prendre le temps de mesurer les impacts, non seulement des chantiers, mais aussi de la vie des habitants dans les immeubles qui ont été construits. De mesurer aussi les économies d’émissions, quand on réhabilite un immeuble.

L’objectif est de compter, pour objectiver les impacts de nos activités. Où l’énergie est-elle consommée dans nos bâtiments ? Où la gaspille-t-on ? où émet-on le plus de gaz à effet de serre ? Pour cela, la société a décidé d’utiliser l’outil de mesure environnemental Bilan Carbone®, développé par l’Ademe, qui est à ce jour l’instrument de mesure le plus objectif en France pour lancer une démarche de réduction des émissions directes et induites de gaz à effet de serre.

Un exemple de choses apprises, en faisant l’exercice du Bilan Carbone : l’activité du Siège Social ne représente que 0,5% des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) de l’ensemble de l’entreprise. Cela a permis de prendre conscience que, par exemple, limiter l’usage des gobelets en plastiques dans les bureaux avait certes un effet vertueux, mais que son impact était incroyablement moindre que celui, de limiter l’impact des chantiers (23% des émissions) ou, encore mieux, des bâtiments construits (76% des émissions). Si l’entreprise ne s’était pas pliée à l’exercice, parfois fastidieux, de la mesure objective des gaspillages, le risque aurait été de dépenser du temps et de l’énergie sur des actions qui n’auraient globalement apporté qu’un très faible gain en termes de CO2.

En s’appuyant sur les résultats fournis par le Bilan Carbone, l’entreprise a lancé une série d’expérimentations et d’innovations, centrées sur la plus grande source d’émission de GES : la vie des habitants, dans les immeubles construits par Paris Ouest Construction.

Depuis le lancement de cette démarche en 2009, Paris Ouest Construction a réussi à développer 3 produits innovants, qui bousculent les techniques traditionnelles de construction. Le premier, la « coupure thermique », permet aux bâtiments de limiter drastiquement les déperditions de chaleur par les murs au niveau des dalles de béton, tout en étant trois fois moins cher que les solutions habituelles des industriels. La deuxième innovation a permis de récupérer la chaleur de l’air extrait. La troisième permet de récupérer la chaleur des eaux de douche pour préchauffer l’eau chaude sanitaire.

« Ces innovations n’ont pas vraiment été un long fleuve tranquille, explique Jean-Baptiste Bouthillon, mais plutôt le résultat d’une succession de tests et d’échecs puis d’améliorations progressives. Elles ont permis, pas après pas, de réduire de 38% les émissions de GES de nos bâtiments neufs en 8 ans».

Un résultat que ce patron attribue largement à sa stratégie Lean, qui vise à satisfaire tous les clients, et notamment un client qui tient particulièrement à cœur à l’entreprise : les générations futures

« Le Lean a été l’origine et l’outil de notre démarche Green, conclut Jean-Baptiste Bouthillon Nous progressons par petits pas en mesurant l’impact de chaque changement. 10 ans plus tard, je suis impressionné par les résultats obtenus. Chaque pas était petit et mesuré pour limiter les conséquences en cas d’échec. Mais chaque pas allait dans la même direction et cela nous a déjà permis de parcourir un long chemin. Que nous poursuivons. »

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